Eduquer à l’environnement : label E3D et engagement des élèves

, par Margaux DENEVE

Qu’est-ce que le label E3D ? Et que recouvre la démarche de labellisation ? Comment développer un projet éducatif pérenne, permettant l’implication des élèves dans la vie de l’établissement ?

Depuis 2004, la mise en œuvre progressive de l’éducation au développement durable vise à sensibiliser les élèves aux enjeux environnementaux, en interrelation avec les enjeux économiques, sociaux et culturels de nos sociétés. Prenant appui sur une approche transversale, transdisciplinaire, et globale au sein de l’établissement, visant à développer le sens de l’engagement des élèves, et à les responsabiliser.

Au croisement des parcours éducatifs citoyen et santé, cette éducation transversale s’inscrit dans un déploiement progressif de dispositifs dont le lancement du Label E3D en 2013 dans les écoles et établissements scolaires du second degré.

Rattachée à la politique éducative de l’EPLE, la démarche de labellisation permet de fixer un cap, de définir des objectifs et d’identifier des étapes pour déployer progressivement et de manière cohérente des actions dans le cadre d’une démarche projet globale et collective.

"Il s’agit de conduire une approche transversale à l’échelle de l’établissement tout entier, en établissant une continuité entre les enseignements, les actions et projets pédagogiques, la vie scolaire, la gestion et la maintenance de la structure scolaire (consommation d’eau et d’énergie, collecte des déchets, lutte contre le gaspillage alimentaire...), tout en s’ouvrant sur l’extérieur, notamment sur le territoire et ses acteurs, par le partenariat.

Cette démarche permet ainsi de mettre en valeur les projets EDD existants et d’en développer de nouveaux en les appuyant sur une politique d’établissement en la matière, et de développer les partenariats notamment avec les acteurs territoriaux." (source : eduscol)

Trois niveaux d’engagement peuvent ainsi être validés : l’engagement, l’approfondissement, l’expertise. Les critères explicités pour valider les différents niveaux viennent souligner l’importance de constituer une équipe projet de départ, équipe qui devra se pérenniser dans le temps pour garantir la viabilité du projet.

Au Collège des Toupets (Vauréal, 95), cela fait maintenant huit ans que l’établissement s’est lancé dans la démarche de labellisation E3D. Projet porté depuis plusieurs années par un noyau dur : les enseignants de SVT ainsi que la professeure-documentaliste.

Comment ont-ils procédé pour s’engager dans cette démarche ?

Pour se fixer une feuille de route, ils ont avant tout défini un thème phare par année (voire 2), thème qu’ils ont ensuite essayé de décliner, d’étoffer, d’approfondir à plusieurs niveaux en mettant en activité les élèves du collège. Si, chronologiquement, les thèmes ont été développés année après année (eau, gaspillage alimentaire) ; certains ont été poursuivis sur plusieurs années (biodiversité, déchets) afin d’en consolider l’avancée.

Exemples des thématiques et actions mises en oeuvre :

  • L’eau : sensibilisation des élèves via la réalisation d’expositions ; achat de robinets plus écologiques, afin de limiter le gaspillage.
  • Le gaspillage alimentaire : la récupération des épluchures à la cantine, fabrication et mise en place d’un composteur (en palettes), et l’aménagement d’un coin potager au collège.
  • Le tri des déchets, avec une entrée par le tri du papier (réalisation, customisation et mise à disposition de poubelles dédiées au papier) puis achat de poubelles triple bac dans les bureaux et en salle des personnels.
  • La préservation de la biodiversité, avec l’aménagement et l’entretien d’une jachère fleurie, la fabrication d’hôtels à insectes, de nichoirs, et de mangeoires par les élèves.

Cette année, Mme Chalopin, professeure-documentaliste - en collaboration avec une classe de 4e et un enseignant de français - a également créé le Magazine 100% nature "L’écho des Toupets" qui ne parle que de la question environnementale. Média scolaire dédié à l’E3D qui se développe doucement, mais qu’elle espère pérenniser, et qui pourra prendre davantage d’ampleur avec la webradio installée cette année dans notre établissement.

Pour Karine Ragueneau, professeure de SVT, le déploiement du label E3D repose sur l’articulation et la complémentarité entre les projets menés en classe et l’implication des élèves volontaires dans le Club Nature. Ces deux leviers permettent non seulement de sensibiliser et d’impliquer plus d’élèves dans la question environnementale, et de donner plus de visibilité aux travaux faits en classe en lien avec les programmes scolaires. Elle explique par exemple qu’elle a initié un certain nombre d’actions dans le cadre de projets de classe, telle que la fabrication de nichoirs ou mangeoires, que les élèves du club nature ont ensuite poursuivi sur leur temps libre au sein du collège.

Ces actions spécifiques sont complétées par la participation aux journées mondiales liées à l’environnement (Le "Cleanup Day" ou encore la journée mondiale de la Terre), des sorties scolaires pour aborder autrement cette question, ou encore des temps de travail professeure-documentaliste / enseignants avec des classes spécifiques.

Enfin, une autre clé réside dans le fait de rendre visibles les actions mises en oeuvre, par un travail de communication et d’information prenant appui sur les instances de l’établissement, notamment le CESCE, ainsi que la publication d’articles sur le site internet du collège et les réseaux sociaux.

Si la labellisation permet, par ses niveaux, ses critères et son cadre "réglementaire", de se lancer avec méthode, pas à pas, et d’évaluer sa démarche et ses progrès, le plus dur demeure la pérennisation des acteurs internes de l’établissement pour porter le projet à l’échelle pleinement collective. Et pour cela, l’organisation de temps de travail ponctuels réunissant tous les personnels, quelles que soient les fonctions occupées dans l’EPLE, semble primordiale pour mobiliser les équipes, et les élèves.

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